C’est une marque historique de Saint-Étienne (Loire) qui revit aujourd’hui : Manufrance. Un nom connu de tous les Français passionnés de foot, associé à jamais à l’épopée des Verts de 1976, les footballeurs de l’ASSE. Manufrance était le sponsor maillot principal de l’équipe. À son apogée, la Manufacture française d’armes et cycles de Saint-Étienne a employé jusqu’à 4 000 personnes dans ses usines stéphanoises. Avant le déclin, brutal, à la fin des années 1970-début 1980 et la descente aux enfers pour les salariés. Tandis que l’AS Saint-Étienne passait en Deuxième division suite au scandale de la caisse noire survenu en 1982. Une époque douloureuse dont la ville de Saint-Étienne ne s’est jamais vraiment remise.
Les temps derniers pourtant, les choses vont mieux pour le club stéphanois comme pour Manufrance. Les Verts sont de retour en Ligue 1 et la marque verte renaît sur Internet. En réalité, elle n’a jamais vraiment disparu. Rachetée en 1988 par un homme d’affaires stéphanois, Jacques Tavitian, Manufrance a traversé les époques, vécu des périodes difficiles marquées notamment par la fin de la vente par correspondance, la concurrence des produits chinois et l’avènement d’Internet. Durant plus de vingt ans, dans sa boutique - entrepôt situé près de la place Jean-Jaurès à Saint-Étienne -, Jacques Tavitian a fait front, s’est démené pour maintenir Manufrance en vie.
Aujourd’hui, c’est sa fille Carole qui dirige l’entreprise, bien décidée à dépoussiérer une marque que son cher père disparu aimait tant. Elle ne vend plus de cycles et fusils mais l’esprit du « fabriqué en France » demeure. Dotée désormais d’une poignée de salariés seulement, l’entreprise Manufrance s’est reconvertie dans l’univers de la maison, le textile, la nature et la coutellerie. Le digital a remplacé le mythique catalogue de vente par correspondance.
Tous les objets ou presque sont confectionnés par des sous-traitants de l’Hexagone. Carole Tavitian y tient plus que tout : « On a monté notre bureau d’études. On a des partenariats industriels avec des fournisseurs partout dans les régions. On choisit des PME qui ont un vrai savoir-faire mais n’ont pas le temps de faire du commerce, avec lesquelles on travaille sur des produits Manufrance, mais pas que. »
Pour reconquérir les clients, l’entreprise joue à fond la carte du « made in France » : les couteaux de poche personnalisables produits à Thiers dans le Puy-de-Dôme, le mug aux couleurs MF confectionné par un artisan émailleur, le peigne à myrtilles en hêtre véritable fabriqué à partir de plusieurs essences de bois, etc.
Merci à Mr Michaud pour cet article.